Camping : des résidents en guerre contre leurs nouveaux propriétaires

Des propriétaires de mobil-homes sont de plus en plus souvent priés de quitter les lieux. Avec le succès de l’hôtellerie de plein air, certains patrons de campings n’hésitent pas à chasser les résidents, afin de récupérer leurs espacements pour des locations bien plus rentables.

Elisabeth Ferruccio vient chaque année profiter des pins et de l’océan dans un camping de la côte landaise, depuis ses 12 ans. En 2011, la retraite approchant, elle a acheté un mobil-home dans le camping avec son compagnon. Elle verse chaque année un loyer pour l’emplacement. “Vraiment que du bonheur”, commente-t-elle. Le camping a toutefois été racheté. Le 10 septembre, le nouveau propriétaire a annoncé qu’il souhaite voir partir les résidents, car leurs mobil-homes ont plus de 10 ans. Incompatible selon lui avec la modernisation du camping. La décision a été annoncée durant une réunion.

De nombreux campings rachetés par des grands groupes

Dans l’enregistrement que s’est procuré France Télévisions, une autre raison est invoquée. “Le problème, ce n’est pas la vétusté du mobil-home. (…) Il ne nous faut plus de résidents. On va appeler un chat un chat : un résident 3 100 euros, un mobil-home (à la location), 12 000 euros”, peut-on entendre distinctement. L’argument financier révolte Elisabeth Ferruccio, et les 31 autres résidents du camping, dans la même situation. “On ne vire pas les gens comme ça tout ça pour faire des profits”, s’agace une femme.

Depuis 10 ans, de nombreux campings sont rachetés par de grands groupes, et le scénario est souvent le même : augmentation de tarifs ou clause d’ancienneté des mobils-home. Une stratégie pour chasser les résidents ? Me. Bernard Salquain, un avocat qui défend plusieurs entrains de clients dans le même cas, estime qu’il faudrait redéfinir les contrats entre les propriétaires et les campings.